Les objets connectés pourraient représenter 11% de l’économie mondiale en 2025, soit un marché compris entre 4 et 11 billions de dollars, évalue l’institut McKinsey dans un rapport récent [1]. La fourchette est large, certes, mais surtout élevée.
Dysfonctionnement par correctif interposé
Maarten Ectors développe ce marché pour le compte de l’éditeur Canonical, connu pour sa distribution linux Ubuntu ; selon lui, parvenir à ce résultat ne se fera pas sans obstacle.
Plusieurs freins subsistent actuellement. Les plus critiques sont liés au manque de standards ouverts et à la gestion de la sécurité, explique-t’il.
« La meilleure façon de sécuriser un système consiste à permettre à tous d’en inspecter le code source et de contribuer aux correctifs. Un code source fermé masque les problèmes, sans rendre la solution plus sûre. L’open source permet à davantage d’yeux d’examiner le code et de résoudre les problèmes de sécurité ».
Il recommande de bien réfléchir, avant d’y être directement confronté, au suivi des objets connectés déployés en grand nombre.
En particulier, l’application de correctifs logiciels devient critique sur l’IoT, car elle peut interrompre le fonctionnement d’un dispositif quelconque relié à Internet. Pour capter la présence de véhicules en stationnement, le capteur, glissé sous la chaussée, ne permet pas un redémarrage manuel. Par conséquent, l’évolution de son firmware est plus délicate que celle d’un smartphone.
Grâce à l’usage de programmes open source de distribution de correctifs, on pourra revenir en arrière au moindre incident détecté. L’objet connecté sera ainsi replacé dans son dernier état opérationnel connu.
La caméra distingue plusieurs menaces
Autre exemple, la caméra de vidéosurveillance IP détecte déjà les déplacements sur une zone afin de présenter aux opérateurs humains les seules séquences suspectes méritant une analyse approfondie.
Les modèles récents de caméras IP embarquent des logiciels d’apprentissage automatique pouvant distinguer un objet mobile d’une personne ou d’un animal, puis déclencher des alertes pertinentes à chaque cas.
Au printemps dernier, Axis Communications, filiale de Canon depuis 2015, a acquis le suédois Cognimatics, un de ses partenaires nordiques qui édite des solutions de protection des magasins. Sa technologie facilite notamment le comptage de personnes, la mesure de files d’attente et de l’occupation des points de vente, à condition d’orienter la caméra directement sur la zone de passage, avec un angle de 90 degrés.
Plusieurs concepts d’ouverture
La plateforme ACAP (Axis Camera Application Platform), dite ouverte, simplifie le développement de services à déployer directement dans les caméras de vidéosurveillance ou dans les équipements d’encodage.
Près d’une centaine de compléments logiciels sont déjà proposés au travers de la galerie Axis. Mais faute de code open source, l’utilisateur ne peut hélas pas déployer ces nouvelles fonctions sur des caméras d’autres constructeurs.
Une nouvelle illustration que tous les concepts d’ouverture ne portent pas les mêmes valeurs…
[1]: Plus d’informations sur l’impact de l’IoT sur l’économie mondiale dans le rapport McKinsey « The Internet of Things: Mapping the value beyond the hype » (document PDF, en anglais, 144 pages).