Ulf Ewadsson, Senior Vice-President d’Ericsson, pilote l’activité services numériques de l’équipementier Suédois. Pour convaincre ses clients à moderniser leur réseau, il prône l’orchestration dynamique des services et met en avant de nouveaux automatismes susceptibles de réduire les coûts d’exploitation des opérateurs et des prestataires de contenus multimédias.
Comment se différentie votre nouvelle plateforme d’orchestration de services ?
Ulf Ewadsson : Ici, au TM Forum 2017 de Nice, nous présentons plusieurs nouveautés. L’une d’elles est une plateforme d’orchestration dynamique de services que nous avons conditionnée de façon concrète. Elle permet aux services numériques d’être orchestrés différemment au travers d’un même réseau. Nous dévoilons également notre dernière plateforme de gestion des revenus et notre plateforme de suivi des clients.
Quels sont les principaux défis de vos clients ?
Ils exploitent encore de nombreux systèmes hérités du passé. Nous devons les aider à migrer ces anciens systèmes, notamment dans le domaine OSS (Operating Support Systems), vers des plateformes numériques. Ericsson est spécialisée dans ces projets de transformation offrant une expérience multi-canal aux particuliers et aux entreprises. Un autre défi concerne l’agilité et l’automatisation des réseaux, deux attentes qui figurent en bonne place sur la liste de nos clients.
L’initiative de standardisation autour des API du TM Forum est-elle positive ?
C’est une bonne initiative que nous soutenons depuis le début. Ce n’est pas la seule, mais celle-ci est importante, constructive. Le TM Forum permet aux DSI et aux responsables marketing des opérateurs de débattre des changements actuels. Aujourd’hui, une table ronde abordait les étapes nécessaires pour devenir un véritable prestataire de services numériques. Pour en finir avec le conservatisme du secteur, nous espérons que des solutions plus agiles et à plus bas coût feront franchir le pas plus rapidement.
Comment voyez-vous le développement de nouveaux services évoluer ?
Je crois que nous verrons un niveau d’automatisation croissant à ce niveau. En outre, les modèles de données que nous plaçons dans nos plateformes vont nous permettre de créer des interfaces vers d’autres systèmes d’une façon bien plus automatisée. Cela va réduire les coûts d’intégration de systèmes et facilitera la mise en place plus rapide de nouvelles plateformes de services.
Devez-vous rejoindre ou fédérer de nouveaux écosystèmes ?
Nous le faisons déjà. Tous nos grands projets intègrent des solutions tierces que nous pouvons fournir aux clients. Nous bâtissons des écosystèmes avec des partenaires plus ou moins proches. Nous surveillons aussi l’augmentation des coûts liés aux tests d’un nouveau système qui impliquerait plusieurs centaines de composants d’origine diverses. Pour réussir, il faut une bonne architecture et un bon modèle de données en place. Ensuite, ce qui compte c’est l’adaptabilité du système via une intégration continue, avec des modules délivrés parfois, à la demande, depuis le cloud. L’approche et les outils DevOps prennent une importance croissante pour nous.
L’approche DevOps est-elle répandue à l’échelle mondiale chez Ericsson ?
Disposer d’une telle faculté tout autour du monde, toute la journée, c’est un actif clé pour notre entreprise. Autrefois, nous développions le code sur un seul site durant plusieurs mois, puis nous le testions six mois. A présent, nous devons générer du code en quelques heures et nous devons le tester dans la foulée, en quelques heures aussi.
Quelle est votre priorité pour les mois à venir ?
C’est de créer de la stabilité et de la profitabilité dans le domaine des services numériques. Nous devons aussi régaler nos clients avec nos nouvelles plateformes. C’est la seule façon de garantir notre succès à long terme.