Virginie Hollebecque, Vice-présidente et responsable commerciale de Ciena EMEA en est certaine : le temps des réseaux aux logiciels immuables est révolu. Elle mesure pour DCloud News les impacts de l’approche DevOps sur les infrastructures et les pratiques d’exploitation des opérateurs.
La culture DevOps se diffuse vite mais avec quelles conséquences sur l’opérateur de réseaux et de services ?
Virginie Hollebecque : La culture DevOps commence à porter ses fruits. Elle permet de s’affranchir d’une structure trop rigide, comme celle qu’impose souvent l’éditeur du système OSS chargé de l’exploitation opérationnelle. Pour modifier, changer ou adapter une partie de ce logiciel, il faut recourir aux services spécialisés, extrêmement coûteux, de son créateur.
A ce jour, les opérateurs de services sont de plus en plus nombreux à reconnaitre les avantages apportés par les réseaux définis par logiciel (SDN) et les fonctions de réseaux virtualisés (NFV). Ces deux technologies procurent un avantage durable au niveau des services Web délivrés à la demande. Elles permettent d’innover et de réagir plus rapidement aux menaces concurrentielles.
Les opérateurs de services ne peuvent pas obtenir cette souplesse de réseau auprès de leurs fournisseurs historiques de composants métiers ou de solutions OSS/BSS (Operations Support System/Business Support System). C’est pourquoi ils font de plus en plus appel aux solutions DevOps, afin de personnaliser rapidement et aisément leurs services en ajoutant des fonctions virtuelles d’autres fournisseurs. Ces solutions augmentent leur compétitivité en leur permettant de répondre rapidement aux exigences du marché, en constante évolution.
L’approche DevOps joue un rôle décisif en facilitant le choix ; l’opérateur peut élaborer ses propres services ou collaborer avec les experts de l’écosystème Blue Planet soutenus par des architectures ouvertes. DevOps propose une agilité en temps réel qui se révèle indispensable pour faire face à la concurrence et pour assurer la pérennité des opérateurs de services.
L’approche DevOps est-elle indissociable de composants open source ouverts et interopérables ?
Virginie Hollebecque : L’écosystème Blue Planet intègre plus de 30 technologies open source dont Docker, Tosca, Cassandra et Kafka. Elles garantissent aux clients plus de souplesse et de flexibilité. Le réseau Blue Planet et sa plateforme d’orchestration de services – intégrée au récent kit DevOps – proposent une suite d’outils dédiés au développement de logiciels, que les équipes internes des opérateurs peuvent exploiter. Ces outils contribuent à modifier les nouveaux services ou à gérer les ressources qui leur sont nécessaires, physiques comme virtuelles, plus vite et plus simplement.
Les outils de développement logiciel combinés aux efforts de la communauté permettent aussi de personnaliser de nouveaux services. Le portail Blue Planet, dédié à la communauté des développeurs, facilite les échanges techniques, encourage la collaboration entre les clients et les partenaires de l’écosystème autour d’une documentation en ligne, d’outils de formation et de librairies spécialisées.
L’exposition de services cloud aux partenaires conduit-elle à généraliser certains langages, protocoles ou bonnes pratiques de surveillance des services en temps réel ?
Virginie Hollebecque : Il est encore un peu tôt pour l’affirmer mais les nouvelles applications comme les services cloud font émerger de nouveaux besoins de services, de fonctionnalités et d’APIs. Blue Planet offre une souplesse aux opérateurs de services, en terme de respect des standards et de faculté d’adaptation aux nouvelles approches. Les APIs simples, extensibles et multiples font partie des ingrédients qui expliquent le succès croissant de Blue Planet.
L’annonce du kit DevOps Blue Planet a permis de donner aux opérateurs de services et aux partenaires la souplesse nécessaire pour élargir leur plateforme selon leurs besoins spécifiques et ceux de leurs clients, tout en accédant aux principaux avantages des solutions SDN et NFV.
Blue Planet utilise les APIs ouvertes pour créer des ressources programmables. Elles sont le véritable moteur de la transformation des réseaux en ressources facilement exploitables et programmables. Les clients et partenaires peuvent ainsi développer leurs propres applications et les intégrer aux systèmes BSS/OSS en place et à d’autres logiciels critiques.