L’hyperconvergence prône une simple ferme de serveurs x86, modulaire, évolutive sans arrêt de production, pour traiter davantage d’applications, stocker plus de données ou transmettre plus de flux à moindre coût.
Les cas d’usages découlent de la virtualisation que l’infrastructure propose à tous les étages : serveurs, stockage, hyperviseur et parfois réseau. Atlantis Computing, Cisco, HPE, Nutanix, Scale Computing et SimpliVity investissent ce marché en forte croissance, déjà estimé à 2 milliards de dollars dans le monde en 2016 (+79%) et à 5 milliards en 2019, selon une prévision du Gartner.
Une infrastructure prête à l’emploi
Les couches logicielles étant pré-installées et pré-configurées en usine, la mise en route d’appliances HCI (HyperConverged Infrastructure) s’avère très rapide.
En outre, les coûteux réseaux dédiés SAN FC (Storage Area Network en Fibre Channel) sont remplacés par le stockage interne des serveurs qui devient mutualisé pour répondre à la fois aux besoins de haute disponibilité des données en mode blocs, et de protection des fichiers.
Plusieurs défis du datacenter peuvent donc être relevés simultanément. Les fonctions natives de déduplication et de compression dopent notamment les performances des environnements VDI, bureaux distants et autres Desktop as a Service.
Quelles sont les autres applications virtualisées prises en charge ? On retrouve les communications unifiées, le big data, le développement et les tests de nouveaux services ainsi que les sauvegardes multi-sites, voire multi-clouds.
L’architecture simplifiée, évolutive par ajouts de nœuds à chaud, convient bien au cloud privé et à la distribution rapide d’applications virtuelles.
Toutes les ressources matérielles sont gérées par une supervision globale ; cette console se nomme AHV (Acropolis Hypervisor) et est issue de KVM dans le cas de Nutanix, qui supporte Hyper-V (Microsoft) ou vSphere (VMware) via des licences complémentaires, tandis que Simplivity s’intègre uniquement à vSphere dans un premier temps.
Prix en baisse chez HPE et Nutanix
Les outils d’automatisation et d’administration réunis par HPE dans son serveur Hyper Converged 380 requièrent seulement cinq clics pour créer de nouvelles machines virtuelles en environnement Hyper-V ; et il faut 15 minutes seulement pour accroître la capacité de calcul ou de stockage des serveurs Proliant DL 380 mis à contribution.
L’appliance hyperconvergée répond aux attentes de haute disponibilité, de volumétrie croissante et d’exploitation simplifiée. Logiquement, elle séduit de plus en plus d’opérateurs, d’hébergeurs, de collectivités et d’entreprises de toutes tailles, jusqu’aux PME.
Les PME et les succursales sans équipe d’administration sur site s’orientent vers une configuration de base comme l’Xpress de Nutanix qui démarre à 3 nœuds – 48 cœurs et 5 To de stockage tout de même – pour 22 500 Euros, hors licence hyperviseur.
Les fonctions SAN embarquées chez Nutanix couvrent l’auto-tiering, le striping, la réplication de données, la compression, la détection d’erreurs, la bascule et la restauration automatique.
OpenStack et Open Compute pour le QuantaPlex
La densité offerte (3 à 4 serveurs complets dans un boîtier 2U) séduit les responsables de salles blanches confinées, confirme Mike Yang, le président de Quanta Cloud Technology.
Son entreprise retient la pile open source OpenStack pour bâtir des clouds privés sur une infrastructure hyper-convergée standard, sans matériel ni logiciel de supervision propriétaire. Les clients composent leur cloud autour de serveurs, de commutateurs et de racks de stockage Open Compute, semblables au QuantaPlex T41S-2U ci-contre.
Ils sont associés aux logiciels de pilotage de la virtualisation et du cloud en provenance des distributions OpenStack de Mirantis, Canonical ou Red Hat, complétés le cas échéant par des outils de supervision de VMware ou de Microsoft.
Trois familles d’équipements en fonction des composants
On peut distinguer trois familles d’infrastructures convergées, à partir des sources d’approvisionnement en composants matériels et logiciels de supervision : le segment des systèmes intégrés domine toujours devant les systèmes de référence certifiés et les systèmes hyperconvergés, observent les analystes d’IDC .
Bertrand Quillévéré, le fondateur et président de la société Vialis distingue surtout les bénéfices suivants dans l’infrastructure hyperconvergée :
- Diminution d’un facteur 20 de l’espace en salle machine et de la consommation électrique par rapport à une infrastructure 100% physique. Diminution par 5 pour une infrastructure déjà virtualisée à 70%
- Interventions de maintenance matérielle et logicielle pour la croissance de capacité, les évolutions ou les changements sur panne matérielle effectuées à chaud en heures ouvrés, sans arrêt de service.
- Délai d’approvisionnement de composants logiques (VM, stockage, réseaux…) réduit à quelques minutes (hors process d’autorisation/validation)
- Solution de sauvegarde/restauration simplifiée et automatisée.
- Mise en place d’un PRI (Plan de Reprise Informatique) extrêmement simplifié et automatisé. En architecture dual-site ou triple-site, le PRI peut devenir totalement transparent.
- Charges de travail de gestion et d’administration simplifiées et réduites en quantité.
- Recours fortement diminués aux experts stockage et réseaux.
Plus que le prix des équipements HCI – intialement très élevé – les DSI craignent un verrouillage technologique et une dépendance vis-à-vis du fournisseur dont la stratégie et les partenariats peuvent évoluer dans le temps.
Face aux connaissances et compétences nécessaires pour migrer vers l’hyperconvergence, Bertrand Quillévéré recommande un accompagnement externe, délivré de préférence par un prestataire capable de montrer des transformations réalisées avec succès.
La rançon du succès lorsqu’on s’apprête à transformer toutes les couches IT de son datacenter ?