Fauchés par la pandémie de COVID-19 et la ruée vers les vidéoconférences, les vols reprenaient progressivement… jusqu’à la récente guerre en Ukraine.
Décimée par la pandémie, l’activité mondiale des voyages d’affaires a dégringolé de près de 54 % en 2020, générant 661 milliards de dollars de recettes – contre 1,43 trillion de dollars en 2019. Ce chiffre est passé à 754 milliards de dollars en 2021 et devait repasser le seuil des 1 000 milliards de dollars en 2022 pour revenir aux niveaux d’avant la pandémie vers 2024, estimait le rapport Business Travel Index (BTI) de la Global Business Travel Association (GBTA) de novembre dernier.
Rien ne va plus depuis le 24 février 2022, la percée de l’armée russe en Ukraine provoque de nouvelles urgences et des réactions de repli en Europe, faisant même redouter une 3e guerre mondiale en cas d’extension aux pays baltes. L’environnement économique incertain limite à nouveaux les déplacements internationaux.
Carburants plus coûteux
Alexandre Neuvy, Gérant Associé d’Amplegest rappelle que cette crise s’éternise depuis 8 ans et qu’une évolution vers un conflit armé plus vaste paraît encore peu probable. Il précisait il y a quelques jours :
« Un boycott économique de la Russie ne serait en soi pas dérangeant pour le commerce international, la Russie ne contribuant au PIB mondial qu’en-dessous de 2%. Cependant, des conséquences sont à prévoir quant au prix du pétrole, déjà marqué par les craintes d’inflation, et le cap symbolique des 100 USD pour le pétrole brut pourrait faire paniquer les algorithmes. »
Cap maintenant franchi, ce qui n’arrange pas les affaires des transporteurs aériens, toujours gourmands en kérozène, issu du pétrole brut.
Planifications incontournables
Juste au moment où la GBTA découvrait une tendance aux voyages mixtes, les voyageurs d’affaires ajoutant des jours de détente à leurs réunions d’affaires. Rien de bien neuf en réalité. Ou plutôt si : on peut voir dans ce phénomène la confirmation qu’il faut être doublement motivé pour prendre l’avion à nouveau.
Le cabinet McKinsey suggère aux voyageurs d’affaires et aux intermédiaires, de développer des compétences clés fondées sur l’analyse de données proches du temps réel : horaires, tarifs, vaccinations et migrations influencent la rotation des vols aériens.
Autre piste pour mieux rebondir : améliorer le confort et la sécurité des voyageurs afin qu’ils se sentent en sécurité lorsqu’ils remontent à bord.
Vidéoconférences et échographies à prévoir
Le télétravail s’impose un peu plus, avec ses réunions professionnelles menées à distance. Signe des temps, près de 3 participants sur 4 acceptent d’allumer leur webcam à présent. Reste des connexions parfois délicates et une motivation fluctuante selon les participants.
Nul doute que les statisticiens chercheront bientôt une corrélation entre la réduction des déplacements professionnels, les usages de la vidéoconférence et la rétention des clients, voire la productivité des équipes ou, pourquoi pas, l’augmentation des naissances…