Comme l’Intelligence Artificielle, les technologies de la blockchain font partie des sujets tendances. Les deux acronymes sont de véritables sésames pour obtenir un rendez-vous avec une DSI, reconnaît volontiers Gilles Grangé, le directeur général de Wipro France.
En débattre dans les salons, c’est bien. Les faire adopter dans l’entreprise, c’est encore mieux. Quelles sont les chances et priorités de la société indienne pour y parvenir ?
« Nous misons sur notre capacité d’innovation et nous plaçons 80% de nos efforts sur l’outsourcing des applications métiers, les infrastructures cloud hybride, l’environnement de travail numérique et l’hyper-automatisation (ITSM). Nous ciblons surtout les secteurs de l’industrie, les entreprises de la santé, de la finance, des nouvelles technologies, de la distribution et des biens de consommation », précise Gilles Grangé.
Première illustration avec neuf solutions à base de blockchain lancées depuis à peine un trimestre. Conçues pour la lutte contre la fraude et la contrefaçon, elles sont adaptées aux secteurs Banque-Finance-Assurance, du manufacturing et de la grande distribution. Pour K. N. Menon, le Vice President en charge de la transformation des services de Wipro : « La prochaine generation d’écosystèmes numériques sera fondée sur la blockchain, ce qui nous pousse à investir et à faire monter en charge des programmes alignés sur les attentes de nos clients. »
Mais le principal frein à l’expansion de Wipro en France, reste psychologique.
« Ici, l’idée reçue qu’un Indien vienne prendre le travail d’un Français subsiste. Elle s’atténue cependant depuis trois à quatre ans. Il devient plus fréquent de voir un acteur indien parmi les finalistes des appels d’offres, y compris dans le nucléaire et l’aérospatial », note Gilles Grangé.
IA, blockchain et infrastructures louées à l’usage sont intimement liées dans l’offre de Wipro. A tel point que l’offre Holmes sort des définitions informatiques classiques.
« Nous n’avons pas de politique de vendre ces technologies comme un logiciel. Holmes est embarquée dans les projets de nos clients et dans notre plateforme Apollo de mise en conformité et de gestion des risques. Un exemple de client local ? Une régie publicitaire est en train de mettre en place un PoC pour détecter les erreurs et fraudes éventuelles au niveau de sa facturation, des notes de frais et des réclamations clients, par identification de patterns et analyses approfondies ».
La fraude n’est pas toujours détectée ou trop tardivement dans l’entreprise, provoquant un manque à gagner de 2% à 5% du chiffre d’affaires annuel.
Wipro prétend pouvoir le diviser par deux par anticipation, à l’aide de techniques d’auto-détection et de corrélation d’événements.