Le datacenter s’empare de baies de disques 100% Flash car c’est l’endroit où l’on consolide les charges applicatives ; c’est là où ses performances élevées en Lecture/Ecriture, ses délais de latence réduits et sa faible consommation d’énergie lui confèrent le plus d’avantages.
En dépit d’un investissement plus élevé, le disque SSD est donc déjà le support gagnant du centre de données, en terme de coût de possession. D’ici à la fin 2020, son prix pourrait chuter de 50% et même de 75% avant six ans. En outre, il devrait s’adapter mieux à l’évolution actuelle des débits réseaux ainsi qu’à la puissance de calcul proposées par la dernière génération de processeurs multi-cœurs.
En 2018, trois disques vendus sur dix seront des modèles SSD. Et en 2021, les supports mécaniques seront dépassés par les modèles à base de composants mémoire (voir ci-contre).
La compétition entre les deux disques reste une question de retour sur investissement, explique Charlie Giancarlo, le PDG de Pure Storage depuis l’été dernier : « L’investissement dans un disque SSD se justifie déjà pour une grande majorité d’applications d’entreprise importantes, et je crois que le point pivot pour les applications de données non structurées sera atteint bien plus vite qu’on ne l’anticipe« .
L’ancien directeur technique de Cisco prévoit aussi que les investissements actuels en faveur des disques SSD va conduire à une chute conséquente de leur prix, jusqu’à 75% d’ici à six ans.
Il compare le serveur à un tabouret à trois pieds (processeur, réseau, stockage) :
« Si deux des pieds accélèrent, cela crée une opportunité pour le troisième. La vitesse du réseau atteint maintenant 40 et 100 Gbps, la mémoire NVMe arrive et les vitesses de traitement ont explosé avec la montée en puissance des processeurs multi-cœurs, avec les unités GPU (Graphic Processing Unit) et les datacenters à l’échelle du cloud. Cela signifie que le stockage est devenu le goulot d’étranglement. Les disques magnétiques ne peuvent pas suivre à ces vitesses, ce qui crée une opportunité pour le stockage flash qui doit progresser. »
Depuis quatre décennies, le rapport performances/prix des disques durs rotatifs suit toujours une courbe logarithmique, mais cette tendance pourrait bien s’arrêter face à l’essor rapide du disque flash.
La résistance s’organise côté fabricants de disques durs sous plusieurs formes, comme nous l’écrivions en septembre dernier. Il s’agit de contre-balancer l’ascension rapide des SSD non seulement en misant sur une capacité supérieure, mais aussi en optimisant les performances d’accès aux données.
Seagate planche ainsi sur une technologie d’actuateurs multiples offrant, dans un même disque dur, deux blocs de têtes (et bras) indépendants. Grâce à l’adressage simultané de ces deux blocs, les performances du disque dur pourraient bondir à nouveau, le temps d’accès moyen pouvant être réduit par deux. Autre avantage espéré, un disque de 14 To ainsi équipé pourrait être géré comme deux disques de 7 To, redondants ou pas. Aucune date de mise en production n’est précisée par le constructeur à ce jour.