Il faudra attendre 2020 pour les usages grand public en France, mais la 5G fait déjà l’objet de plusieurs expérimentations cet été.
Bouygues Telecom a démontré, début juillet, à Mérignac près de Bordeaux, plusieurs usages du réseau mobile à très haut débit. La 5G permet, en cas d’accident, l’alerte et l’intervention express des services d’urgence par réservation de tranches du réseau mobile, mais aussi des applications de télé-médecine et des échanges de flux vidéo 4K.
L’opérateur déclare atteindre 2,3 Gbps de débit, contre 500 Mbps pour la 4G, en partenariat avec l’équipementier chinois Huawei.
« Jusqu’ici, les démonstrations étaient réalisées en condition de laboratoire. A Bordeaux, nous avons deux sites installés et nous sommes en conditions normales d’usage », distingue Olivier Roussat, le PDG de l’opérateur.
Néanmoins, les amateurs d’événements sportifs en déplacement devront se contenter de la 4G d’ici à 2020.
C’est la raison pour laquelle l’opérateur Orange a déployé 24 nouveaux relais 4G qui étendent sa couverture sur 467 communes, dont 376 dans un champ de 10km autour du tracé du Tour. Et, à cette occasion, 220 km de fibre optique relient aussi 11 sites étapes.
Infrastructure mobile plus dynamique
Les standards 5G évoluent encore et l’écosystème des réseaux mobiles sélectionne actuellement l’architecture et les outils permettant d’optimiser la gestion des trafics voix et données de la prochaine décennie.
Ian Meakin, responsable marketing de Mycom OSI, précise : « Deux preuves de concept sont révélées à l’occasion du TM Forum de Nice. Nous démontrons la réservation automatique de tranches de réseau 5G avec une qualité de service garantie, de façon dynamique. L’équipe médicale du Tour de France pourra ainsi obtenir un réseau dédié en cas d’accident, un autre étant consacré à la télémétrie et un troisième aux diffuseurs de flux vidéos 4K. »
Les clients de Mycom OSI sont « des opérateurs et propriétaires de grands clouds qui servent, en total cumulé, plus de deux milliards d’abonnés », précise-t’il. Leurs défis actuels ? Ces grands prestataires de services numériques doivent réduire leurs coûts, gagner en efficacité, en agilité et en évolutivité pour soutenir davantage de services critiques.
Ouverture et automatisation incontournables
Opérateurs et équipementiers étendent les infrastructures en place. Ils migrent vers les technologies de virtualisation des réseaux (NFV) et les réseaux définis par logiciel (SDN) qui ajoutent une complexité de gestion.
« Nous évoluons dans un écosystème, sur une scène où nous devons interagir avec d’autres acteurs offrant des facultés réseaux. On se connecte à de nombreux autres systèmes pour fournir une suite d’administration globale aux prestataires de services cloud. Par conséquent, les interfaces et API comme l’Open API Initiative deviennent essentiels. Nous intégrons des infrastructures et logiciels open source, dont OpenStack et OpenShift. Mais, pour l’instant, notre environnement reste un système propriétaire, breveté, avec des API ouvertes », précise-t’il.
La garantie de services mobiles fait l’objet de nombreux projets de recherche et développement. De multiples automatismes, avec ou sans validation humaine, sont d’ores et déjà mis en œuvre. Les systèmes de gestion d’incidents tentent ainsi de corréler divers événements survenant sur le réseau, y compris la météo pour prévenir certaines pannes.
« L’apprentissage automatique est intégré à l’un de nos projets mené avec un opérateur américain fortement impacté par les tempêtes de sable et les ouragans », nous confirme Ian Meakin.