C’est déjà la norme des fonctionnaires municipaux à Toulouse, Nantes, Münich ; la suite bureautique des militaires d’Italie et des Pays-Bas, entre autres. Avec ses nouvelles fonctions de sécurité respectant les standards TSCP et OOXML, ses graphiques prévisionnels et son ergonomie améliorée, Libre Office 5.2 devrait conquérir davantage d’organisations séduites par les formats de fichiers ouverts et interopérables.
Disponible gratuitement pour les environnements Windows, MacOS X et linux, la version 5.2 « fresh » de Libre Office est téléchargeable sur www.libreoffice.org, le site du programme de la communauté open source TDF (The Document Foundation).
En attendant la version cloud
Très attendue des groupes de travail distants, la version cloud officielle de Libre Office, en provenance de TDF, reste en cours de développement, et devrait sortir bientôt.
Toutefois, une première version cloud commerciale est sortie en juin dernier ; CODE (Collabora Online for ownCloud Enterprise) est le fruit d’une coopération entre les développeurs Collabora Productivity et ownCloud ; cette suite documentaire collaborative facilite la co-édition en temps réel, tout en conservant les fonctions du logiciel client LibreOffice.
En pratique, une machine virtuelle du serveur ownCloud est mise en œuvre ; la mutualisation des fichiers mettant fin à tout conflit de version entre les documents partagés. Le logiciel est facturé 1 000 € par an pour 50 utilisateurs, en plus de l’abonnement au serveur ownCloud Enterprise.
Rappelons qu’il existe d’autres portages cloud de Libre Office, chez Open365 et Rollapp par exemple. Ces suites bureautiques dans le nuage n’offrent pas la richesse fonctionnelle de celles de Google et Microsoft, mais elles répondent aux principaux besoins de partage et de mobilité des équipes réparties.
Quatre niveaux de confidentialité
Revenons sur la suite bureautique à installer sur le poste de travail. La classification des documents Libre Office 5.2 suit désormais le standard TSCP (Transglobal Secure Collaboration Program).
Cela permet de distinguer les fichiers générés selon quatre niveaux de sensibilité par défaut : tous publics, activités métiers, confidentiels ou à usage interne. Lorsqu’on ouvre un document ODF (Open Document Format), une bannière précise en haut de la fenêtre son niveau de confidentialité.
Une fois sauvegardé, le fichier pourra être accédé ou transmis de façon restreinte, en fonction des règles TSCP appliquées. Cette mesure reste opérationnelle tant que le format de fichier natif ODF est conservé ; elle disparaît avec les fichiers exportés.
Sur un même document Libre Office 5.2, on peut aussi appliquer, importer ou exporter plusieurs signatures numériques, via le format OOXML.
En outre, lorsqu’on souhaite sauvegarder ses fichiers sur le stockage cloud de Google (Drive), une authentification renforcée, à double facteur, devient possible.
Des graphiques prévisionnels
Un ensemble de fonctions graphiques procure des histogrammes prévisionnels, à base de lissage exponentiel double ou triple, tenant compte des variations saisonnières. Les algorithmes Holt-Winters sont mis en œuvre avec, avec deux méthodes possibles de lissage exponentiel triple (additionnelle et multiplicative). Quatre des sept fonctions prévisionnelles apportées s’avèrent même interchangeables avec celles du programme Excel 2016.
De nouveaux outils de dessin complètent la suite bureautique, dont les courbes, polygones et lignes libres. Et de nouveaux raccourcis clavier facilitent l’expérience – donc la conversion – des utilisateurs déjà familiers des grandes offres bureautiques rivales de Google et de Microsoft.
La fondation TDF (The Document Foundation) encourage d’ailleurs les migrations vers Libre Office, à l’aide d’offres de support professionnel et de formateurs, développeurs et consultants certifiés.