Le groupe aéronautique Airbus vient de rejoindre officiellement le projet HyperLedger qui entend créer des standards ouverts autour de la chaîne de blocs. Rappelons que la technologie blockchain assure le stockage et l’échange d’informations, de façon traçable et sécurisée, sans contrôle central, en mode peer-to-peer (d’égal à égal).
« C’est une sorte de système d’exploitation pour les interactions. La blockchain a le potentiel de réduire considérablement les coûts et la complexité de réaliser toutes sortes de choses. Ses registres distribués sont capables de transformer la conduite actuelle des transactions économiques globales », explique le site du projet.
Pas d’innovation sans usage
Le projet HyperLedger est hébergé par la Linux Foundation et recense déjà plus de 80 contributeurs, alors qu’il n’a été créé que l’an passé.
Pour le professeur Serge Miranda de l’Université Nice Sophia-Antipolis, on peut parler d’innovation dès lors qu’une invention rencontre un usage.
« La blockchain est une des dimensions extra-ordinaires de la traçabilité des transactions du futur. Inarrêtable, elle possède un pouvoir disruptif comparable à celui du web », estime-t’il.
L’investissement d’Airbus se concrétise par une contribution au développement. Il démontre que la technologie Blockchain aura plusieurs usages dans l’industrie aéronautique et ne sera pas cantonné aux transactions financières ni aux échanges de données de santé.
Par exemple, cette technologie pourrait renforcer l’identification des partenaires impliqués dans le design collaboratif des avions puis tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Ensuite, les clients d’Airbus pourraient bénéficier d’une meilleure authentification des personnels d’escale, des équipages et des passagers, voire d’accès sécurisés aux services cloud, partagés à bord.
En attendant la voiture volante sans chauffeur
Le quotidien La Dépèche relate d’autres projets, plus fous encore, de voitures volantes sans pilote.
Quoi qu’il en soit, la société toulousaine tient à dépasser le stade de la simple veille technologique pour vérifier quand et comment adopter la blockchain dans ses processus collaboratifs. Elle commence en participant à l’émergence de standards indépendants et ouverts qui lui semblent nécessaires pour renforcer ses applications ; dans ces futurs efforts de développement, Airbus pourrait bien coopérer avec des partenaires tels qu’Intel et IBM, déjà impliqués dans le projet HyperLedger.
« Un facteur clé de succès du projet réside dans l’expertise et le pilotage des membres. J’ai hâte de collaborer avec l’équipe Airbus pour porter cette technologie vers l’avenir », anticipe Brian Behlendorf, le directeur du projet HyperLedger.
Le drone va inspecter l’appareil
Airbus a démontré l’inspection visuelle d’un modèle A350-900 par survol d’un drone octocoptère AscTec en forme de V, à l’occasion du salon aéronautique de Farnborough au Royaume-Uni, le mois dernier.
Un essai industriel est en cours sur l’A330 ; il évite d’avoir recours au chariot télescopique et accélère l’inspection de l’avion de ligne.
En pratique, le drone suit une trajectoire de vol prédéterminée au-dessus de l’appareil, au cours de laquelle il prend une série de photos grâce à la caméra HD (42 MPixels) embarquant la technologie RealSense d’Intel.
En quinze minutes seulement, l’acquisition numérique fournit une maquette 3D qui peut être analysée, à tout moment, en vue d’améliorer la traçabilité, la prévention et la réduction des défauts de qualité. Une inspection traditionnelle exige environ deux heures.
A quand le drone connecté validant la livraison et l’entretien de l’appareil, via une chaîne de blocs ?