Amazon Web Services rapproche ses services en ligne des utilisateurs Français. Ses datacenters couvrent actuellement 13 régions dans le monde, dont deux en Europe, l’Irlande depuis 2007, et Francfort depuis 2014. La région parisienne devrait suivre en 2017 avec trois sites pour accueillir les charges de travail et les données des organisations françaises.
« Vous gardez le contrôle total et l’entière propriété de la région dans laquelle vos données sont physiquement situées. Il est donc facile de répondre aux exigences régionales de conformité et de résidence des données », garantit le géant Américain, en tête du marché cloud public.
Dix ans après l’ouverture de ses premiers bureaux dans l’Hexagone, AWS envisage de doubler son nombre de sites sur le vieux continent d’ici à la fin 2017. Londres et Paris sont les deux prochaines étapes de sa feuille de route, confirme par le Chief Evangelist Jeff Bar, dans un billet récent.
Une soixantaine de ressources en ligne AWS sont déjà accessibles via les trois sites irlandais et deux sites Allemands. Parmi eux, les dernières instances P2 mettent à profit des unités graphiques NVidia Tesla K80 pour optimiser les calculs déportés dans le cloud des applications Big Data, IA et HPC.
Ces plateformes sont proposées en trois tailles, mais depuis l’Irlande exclusivement : p2.xlarge avec 1 GPU, p2.8xlarge avec 8 GPU et p2.16xlarge avec 16 GPU.
L’offre CloudFront (Content Delivery Network), le système DNS (noms de domaines) Route53 et le parefeu applicatif WAF sont déjà proposés depuis des emplacements périphériques situés notamment à Paris et à Marseille, précise le tableau des services d’infrastructure d’AWS.
Quel Européen pour le cloud public ?
Le marché du cloud public se concentre autour de trois grands américains, laissant de moins en moins de place aux challengers, observe Christophe Le Jeune, Directeur Général de l’hébergeur Alfa Safety, basé à Nantes :
« Le marché du cloud public est largement dominé par trois américains Amazon, Microsoft et Google. On peut se demander si l’Europe ne va pas se trouver à nouveau marginalisée.
Amazon et Google ont développé leurs offres de Cloud Public autour d’infrastructures montées pour leurs propres besoins. Ils ont démarré avant tout le monde et disposent déjà d’une implantation mondiale et d’une considérable base de datacenters équipés.
Microsoft peut s’appuyer sur sa position dominante dans de nombreux domaines pour financer son infrastructure cloud et attirer ses clients historiques ; c’est déjà le cas par exemple avec Office 365″.
Les prestataires de services et les hébergeurs Européens peinent à formuler une offre compétitive, ajoute-t’il.
« Face aux trois géants Américains, quels sont les acteurs Européens pouvant émerger et parvenir à rivaliser ? Les grandes structures comme OBS, Deutsche Telecom ou Atos semblent très lentes à se positionner et à développer leurs offres. Les plus dynamiques sont des hébergeurs qui compensent leur taille modeste par un marketing et une offre très dynamiques et agressives. C’est le cas d’OVH par exemple ».