La France est au premier plan de l’adoption de l’open source pour des applications critiques, affirme Mathieu Le Faucheur, le directeur commercial France et Europe de sud EMEA, d’EnterpriseDB.
Quelques faits et chiffres suffisent à prendre la mesure du succès actuel des logiciels open source d’entreprise. L’éditeur Français Talend s’est introduit avec succès au Nasdaq l’été dernier afin de mener une stratégie d’acquisitions et d’accélérer sa croissance. Avec Cloudera et Hortonworks, c’est l’un des seuls champions du libre reconnu pour sa capacité à faciliter la gestion du big data.
Signalons encore le succès de Red Hat qui affiche 2,05 milliards de Chiffre d’Affaires en 2016 (+15%). Pour ce leader des logiciels open source, l’approche communautaire forme une garantie pour délivrer des solutions fiables dans le cloud comme sur les technologies Linux, le middleware, le stockage ou la virtualisation.
Forrester Research signalait, dès 2008, que les entreprises basées en France adoptent plus volontiers des logiciels open source que leurs homologues d’autres pays de l’Union européenne. Une entreprise hexagonale sur quatre a adopté des logiciels open source (24% selon Forrester en 2008), contre 21% en Allemagne. A titre de comparaison, 17% seulement des entreprises aux USA avaient déjà fait ce choix.
Tous les secteurs sensibles au logiciel libre
Huit ans plus tard, tous les secteurs d’industrie – les services financiers, la santé ou la défense – font le choix de l’open source pour leur applications critiques, car ils y voient un outil d’innovation et de transformation à présent.
« Les utilisateurs de logiciels Open Source sont de plus en plus nombreux. Dans les entreprises de toute taille, des grands groupes aux petites et moyennes structures, la demande de bases de données open source explose, avec l’espoir d’un succès comparable à celui qu’ont connu le système d’exploitation Linux et le middleware JBoss », note Mathieu Le Faucheur.
Selon lui, en déployant des bases de données open source comme EDB Postgres pour leurs nouvelles applications, les organisations migrent des ressources existantes, ré-affectent des dépenses vers des applications d’engagement plus stratégiques et innovantes, et font des économies substantielles sur le coût total de possession des bases de données.
Dernièrement, le cabinet français Pierre Audoin Consultants (PAC) révèle que 75% des entreprises françaises considèrent l’open source comme un facteur majeur d’innovation et de développement de technologies numériques. L’open source se traduit aussi par une augmentation des recettes des entreprises. L’étude PAC démontre que le logiciel libre a généré 4,1 milliards d’Euros en France, en hausse de 33% par rapport à 2012.
Qualité et sécurité des codes ouverts
Plusieurs raisons expliquent l’écart d’adoption du libre par pays, selon le décideur d’EnterpriseDB. Les organisations américaines citent la sécurité comme premier critère de sélection des logiciels, tandis que les entreprises européennes accordent plus d’importance à la qualité des logiciels. Il a fallu plus de temps aux entreprises américaines avant qu’elles reconnaissent que l’open source est suffisamment sûr pour des applications stratégiques.
Une résolution du Parlement européen demande aux institutions de l’Union européenne de remplacer à l’avenir les logiciels propriétaires utilisés par des logiciels open source pour renforcer l’indépendance technologique de l’Union Européenne. Cette résolution figure dans la Section 47 d’un rapport qui condamne la surveillance de masse des citoyens suite aux révélations d’Edward Snowden.
En France, la Loi pour une République du Numérique encadre un certain nombre d’aspects liés à Internet et aux droits numériques et propose plusieurs initiatives open source d’envergure en faveur de l’adoption des logiciels open source par les gouvernements et les établissements d’enseignement. Même si les choses ne vont pas changer en une nuit, cette démarche reflète certainement l’opinion des citoyens français.