Vers une IA réellement durable ?

Nos assistants personnels et en ligne, qu’ils soient utiles ou futiles, pourraient bientôt épuiser les ressources en eau et engloutir l’énergie annuelle nécessaire à tout un pays d’Europe.

Les émissions de gaz à effet de serre de Microsoft ont bondi de près de 30 % entre 2020 et 2023 ; celles de Google de 50 % en cinq ans, à cause du cloud et des nouveaux centres de données accueillant les traitements d’IA. L’agence internationale de l’énergie prévoit une demande mondiale d’électricité doublée pour les datacenters, entre 2022 et 2026. Une demande comparable à la consommation d’électricité de toute l’Allemagne.

« La démocratisation de l’IA générique risque de faire exploser la consommation d’énergie et d’épuiser les ressources en eau. »

Thomas Husson, analyste principal et VP de Forrester Reasearch

Il souligne que l’énergie consommée par l’ingérence des modèles d’IA est bien supérieure à celle nécessaire à leur entraînement. Alors, quelle stratégie responsable et éthique adopter ?

Les réponses sont à rechercher dans les usages de l’IA par les métiers, les internautes et citoyens. Attention à ne pas trop encourager les utilisateurs en offrant des générateurs de fake vidéo ludiques ou d’autres assistants pouvant être rapidement détournés. « Il convient de mettre en balance le potentiel de l’IA générative et son impact sur l’environnement, » suggère Thomas Husson. Dans un récent billet de blog, il fournit plusieurs exemples de services à base d’IA bénéfiques, par industrie ; mais suivront-ils tous une démarche RSE ?

Dès l’été 2023, le cabinet Gartner s’emparait du sujet avec trois recommandations de bon sens soufflées aux DSI par l’analyste Kristin Moyer, sans doute inspirée par les trois lois de la robotique d’Isaac Azimov :

  1. Prendre en compte les impacts environnementaux dès le début de toute stratégie d’IA.
  2. Prendre des mesures délibérées pour développer et utiliser l’IA de la manière la plus efficace possible afin de limiter l’utilisation des ressources naturelles par l’IA et son impact sur le climat.
  3. Avec la demande croissante de pilotes d’IA générative, un arbitrage va s’imposer entre l’utilisation de l’IA pour favoriser la durabilité et la durabilité de l’IA elle-même.

Investir à bon escient

Kristin Moyer suggère aux décideurs sensibles aux enjeux des IA durables :

  • Modéliser les impacts environnementaux, et les avantages commerciaux, lors de l’élaboration d’une stratégie d’IA, avec des cas d’usage créant de la valeur plus qu’ils n’en détruisent.
  • Réduire les risques et l’énergie consommée par les projets d’IA avant de les mettre en production. Améliorer leur efficacité énergétique et réduire les risques liés à la propriété intellectuelle et aux données exclusives.
  • Ne pas investir dans des cas d’usage de l’IA qui pourraient nuire à la valeur de l’entreprise ou à l’environnement.

Pour interagir sur ce sujet avec des experts du cloud, de l’IA et des utilisateurs professionnels, participez aux débats du Forum Cloud + Security au Hall 2 de la Porte de Versailles, en particulier :

  • Acquérir des Compétences pour bâtir un Cloud durable, le 10/10 en salle Curie à 9:30
  • Cloud & RSE, le 10/10 en salle Curie à 14:30

S’inscrire gracieusement : https://www.salon-cloud-security.com/

Auteur de l’article : la Rédaction

Journaliste et fondateur de l'agence éditoriale PulsEdit, Olivier Bouzereau coordonne la communauté open source OW2, conçoit des services et contenus en ligne, des conférences et formations pour les professionnels du numérique, des médias et de la santé. Profil LinkedIn.